DERRIERE LA FORET

 

 “Née à Dresde, dans l’ancienne Allemagne de l’Est, Ulrike Knorr a découvert par les films de Johan Van der Keuken la richesse d’un cinéma documentaire où le regard du cinéaste prédomine sur le flux d’une réalité fétichisée.

 Etudiante à La Cambre en section photo, elle nous fait découvrir des rushs de Derrière le Forêt, son second film, consacré au quotidien de ses grands-parents qui ont subi successivement le nazisme et le communisme. Nous sommes immédiatement fascinés par les plans fixes du film, le sens du cadre et de la lumière de ces images qu’anime une bande-son complexe. Paysages de Silésie, ce territoire disputé et partagé pendant des siècles par l’Allemagne et la Pologne. Plans de pommiers dans un jardin : “Là, j’introduis le personnage de mon grand-pére maternel. Lorsque j’étais petite on allait ramasser des pommes ensembles.” Pas mal d’inserts de forêts en contrepoint (l’ancrage d‘une race dans le sol était l’un des ferments de l’idéologie nazie).

 Bref, un film fait d’histoires singulières prises dans le reseau de l’Histoire. Peut-être fallait-il l’actualité du regard d’une photographe pour nous faire voir et écouter les interstices du temps, entre le temporel et l’éternel.”

Jean-Michel Vlaeminckx, La Libre Belgique, Mai 2002

 

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